Lors de ces journées du patrimoine des 20 et 21 septembre 2025, le Théâtre du Carrillon a représenté « La peste soit de l’avarice et des avaricieux », d’après « L’avare » de Molière, adaptée et mise en scène par Bérangère Jean.
Tout d’abord un grand bravo à la troupe « du jeudi » qui a réussi une représentation aboutie et de qualité, sachant ce qu’est le défi de monter en tant qu’amateur une pièce de Molière en quelques petits mois. Les spectateurs ont beaucoup ri aux coups de bâton, pelle et autre balai reçus par les pauvres valets, donnés par leur maître redouté, et frémi des émois amoureux des jeunes premiers, des tourments que leur aura provoqué cet effroyable Harpagon. Et c’est enfin du ridicule des situations auxquelles aura conduit l’avarice maladive de ce personnage que le public se sera le plus gaussé… en reflétant peut-être qu’un tel repli de soi-même sur des obsessions (ici l’or) ou des certitudes, aussi absurdes soient-elles, et leurs conséquences dévastatrices notamment dans le rapport qu’on peut avoir à l’autre et au monde, n’est pas si étranger à notre société d’aujourd’hui.
Et puis nous aurons une tendre pensée pour Muriel qui a dû renoncer, le cœur lourd, à jouer le rôle de Nérine le jour même de la première pour des raisons indépendantes de sa volonté. Une comédienne de la troupe Du rire aux Larmes, Rallou Hud, a relevé le défi de la remplacer au pied levé et l’a si bien fait que certains ont même demandé à la fin du spectacle qui avait été la remplaçante ! Un exploit ! Un grand merci à Rallou ! Nous inclurons également à l’équipe Jean-Antoine Bord, qui aurait dû faire partie de l’aventure dans le rôle de Cléante mais qui avait renoncé avec regret pour un projet de vie outre-Atlantique. C’est aussi un comédien de la troupe Du rire aux Larmes, Olivier, qui l’a remplacé (cela s’était fait en avril).
On peut enfin dire que le spectacle a été réussi, non seulement grâce à l’exigence et la mise en scène de Bérangère, mais aussi à l’état d’esprit renversant (qualificatif utilisé ici uniquement pour Pascal de cette troupe) ayant régné dans ce groupe : camaraderie, plaisir d’être ensemble, complémentarité, mais aussi légèreté, motivation et sérieux nécessaires pour arriver prêts le jour J. Molière aurait sans doute été satisfait de voir cet esprit de troupe, qui était si cher à ses yeux !




de g.à.d. : Benoît (Harpagon), Nicolas (Maîtres, La Fontaine), Marjorie (Elise), Pascal (Serviteurs, Commissaire), Christine (Frosine), Rallou (Nérine), Hervé (Anselme, Serviteurs), Elise (Mariane), Olivier (Cléante), Charlie (Valère)
On pourra trouver ici plus de détails quant à cette pièce.
Merci à Céline et à Florence pour leurs photos !