Mariage russe à la salle des fêtes !

La troupe adulte « du mardi » a mis à l’honneur cette année le théâtre russe avec deux de ses plus grands auteurs de la Russie d’avant la révolution d’octobre, une Russie où les titres de propriété avaient encore toute leur importance et où le respect des conventions sociales tenait une grande place.

Ce sont deux pièces courtes de Tchekhov et de Gogol (pour nommer ces fameux auteurs russes) qui ont été choisies et adaptées par notre metteuse en scène Bérangère Jean et interprétées par la troupe ces samedi 17 et dimanche 18 mai 2025 à la salle des fêtes de Carrières-sur-Seine.

Si le thème du mariage a été le point commun entre elles… étonnamment, l’amour y fut très peu présent !… (au contraire de l’humour !). Le mariage est une chose bien trop sérieuse … ou pas assez … pour s’attarder sur ce genre de sentimentalité !

Il s’agissait d’abord de raconter, dans la première pièce (« Une demande en mariage » de Tchekhov), comment une classique demande en mariage chez des propriétaires terriens de la grande Russie peut tourner à la crise de nerf ! et comment un lopin de terre peut devenir l’enjeu capable de générer des réactions démesurées… jusqu’à ce que la situation atteigne un niveau d’absurdité… trop comique ! Les trois personnages de la pièce aux caractères… un peu butés… ont révélé leurs tempéraments de feu et… une incapacité à communiquer efficacement !

Il faut bien le dire : on a beaucoup ri !

Quant à la deuxième pièce, de Gogol (« La demande »), elle était aussi une satire de la société de l’époque, peut-être encore plus acerbe ! Ainsi le mariage y fut présenté comme… un marché !!! Il y a d’abord Kapilotadov, éternel célibataire, acculé au mariage par convention sociale (toujours elle…), par vénalité aussi, faisant appel aux services d’une marieuse, le dirigeant vers la jeune Agafia. Il y eut ensuite les autres prétendants venant avec curiosité voir si Agafia correspondait bien au produit que la marieuse leur avait aussi vendu. Face à eux, la jeune fille, dans l’émotionnel, remet en question sa décision première. Et qu’il s’agisse d’elle ou de Kapilotadov (lui-même chaperonné par une sœur quelque peu interventioniste…), l’un et l’autre s’interrogent finalement sur cette union qu’ils appréhendent comme la fin de leur liberté. « Cette aventure parfaitement invraisemblable en deux actes », selon l’expression de Gogol, avait auparavant conduit les prétendants à une sorte de démence verbale qui frôlait l’absurde.

On a… beaucoup ri ! Aussi !

En tous les cas, bravo aux comédiennes et comédiens ! Sur une mise en scène de Bérangère, impeccable comme d’habitude ! Le public est reparti ravi !

Plus tôt dans la journée, les enfants de primaire avaient interprété « Les poupées d’Esther » (de Benoit Fourchard, Adaptation de Bérangère Jean) et les lycéens « Agora » (Montage de textes de Guy Foisy et de Bérangère Jean, plus quelques citations), également mises en scène par Bérangère. Bravo aux comédiennes et aux comédiens ! Les familles et les copains ont été ravis, tout le monde ayant eu l’occasion d’échanger autour d’un goûter après le spectacle !

On aura en particulier vibré sur la chanson « Sans la nommer » de Georges Moustaki interprétée en chœur par les lycéens, accompagnés par Alain Wilmet qui est pour l’occasion monté sur la scène comme sur une barricade, avec sa guitarre en bandoulière ! Un moment suspendu.

Le mercredi 4 juin, ce fut au tour des Collégiens de produire leurs spectacles, toujours sous la mise en scène de Bérangère : « Etoiles et stars » (trois courtes pièces de Christian Lamblin, Lailie Walker, Vanina Laugier, Adaptées par Bérangère) par les collégiens de 6èmes et de 5èmes, et « Petits grands » (de Jean-Marie Piemm, Adaptée par Bérangère) par les collégiens de 4èmes et de 3èmes. De très beaux spectacles à nouveau, qui ont ravi un public enthousiaste.

Un grand bravo à tous nos jeunes !